babayaga
Auteur : Taï-Marc Le Thanh
Illustrations : Rébecca Dautremer
Editeur :
Gautier-Languereau
Novembre 2003
Conte à partir de 4 ans
L’Amoureux de Rébecca Dautremer paru
l’année dernière chez Gautier-Languereau avait été très remarqué. Voici
qu’en cette fin d’année, l’éditeur nous offre un très bel album où
l’illustratrice prend toute sa mesure. Sur une adaptation originale de
Taï-Marc Le Thanh, à la fois vive et drôle, Rébecca Dautremer sait
apporter humour et mystère à ce conte traditionnel russe. De grandes
illustrations où la couleur rouge est partout présente, où les
portraits sont tour à tour terrifiants et tendres, pour une mise en
page qui incite à la lecture et au partage. L’ensemble saura faire de
cette lecture une extraordinaire aventure. Un bel album.
Un album au format et aux illustrations spectaculaires. L'illustratrice
Rebecca Dautremer apporte une dimension de mystère et de peur par de
grandes illustrations originales où le rouge est omniprésent, avec des
visages tantôt effrayants, tantôt attendrissants. Ils relayent un texte
où l'humour cotoîe l'angoisse. Un livre dans lequel on entre comme dans
une aventure et dans lequel les plus jeunes rencontreront leurs
premières frayeurs.
Présentation de l'éditeur
Babayaga n'avait
qu'une seule dent. Et c'est probablement ça qui l'a rendu si
méchante. Ogresse par vocation, elle n'a qu'une passion : manger, et de
préférence les enfants bien dodus et bien gras. Alors, comment s'en
sortir quand on est une fillette haute comme trois pommes et qu'on se
retrouve coincée dans l'antre de Babayaga ?
Taï-Marc Le thanh et Rebecca Dautremer ont joué avec la légende russe
de la terrible Babayaga, ogresse cruelle dont le plat favori est
l'enfant dodu, pour créer un album aux tons rouges une nouvelle fois
somptueux. Le texte, drôle et léger (bien que chaque mot soit pesé, on
le sent), un peu moqueur, contraste avec les tableaux de Rebecca
Dautremer, dans lesquels la beauté garde toujours quelque chose
d'inquiétant, malgré les détails saugrenus qu'elle y ajoute parfois.
Ainsi trouve-t-on sur le rebord de la baignoire dans laquelle Babayaga
voudrait faire cuire sa petite nièce, Miette, un éplucheur à légumes…
Et l'ogresse, toute en mystère, presque toujours cachée, apparaît bien
humaine dans la dernière image grâce à quelques objets choisis (on vous
laisse découvrir lesquels…).
Ce contraste entre texte et illustration est une vraie réussite : rien
de pompeux ni de glaçant dans cet album qui aurait pu se prendre au
sérieux. Au contraire, les mots et les images, que l'on peut si l'on
veut découvrir indépendamment, s'équilibrent. Chaque fois que l'on
tourne une page, que l'on passe de l'un à l'autre, on a la sensation
d'ajouter ou d'ôter un poids dans les plateaux de la balance.
Je n'insiste pas davantage sur l'art de l'illustratrice, qui va trouver
sinon que je dis décidément trop de bien d'elle ! Mais j'ajoute avant
de finir que Babayaga est vraiment un album pour tout le monde, parents
et enfants, et non un livre un peu prétexte, qu'on offrirait en sachant
qu'il ne plaira, au fond, qu'aux adultes.
+Takalir+